Le
département de la Haute-Savoie appartient tout entier au bassin
du Rhône. Il possède de nombreux affluents
alimentés par l'eau de fonte des glaciers et par les pluies
très abondantes. Pour ces rivières leur cours est
généralement perpendiculaire à la direction des
chaînes, ainsi ont-elles dû, pour les franchir, se frayer
des passages fort étroits : vals, défilés ou
gorges. Le FIER est avec l'Arve et les Usses un des affluents du
Rhône. Son nom lui fut donné par les Romains DE FERUS,
signifiant farouche. Il naît au pied du Mont Charvin (2414m) dans
une cuvette triangulaire (réceptacle d'avalanches). A
Thônes, le Fier reçoit le "Nom". A partir de ce moment, il
traverse perpendiculairement une série de plissements
parallèles des Alpes calcaires. (défilé de Dingy
514 m). Il est grossit dans cette cluse par plusieurs petits affluents
parallèles aux plissements. Après 10 kilomètres
dans ce défilé, le Fier se fraye facilement son chemin
dans d'anciens dépôts glaciaires et fluvio-glaciaires. Au
delà, il pénètre dans la molasse et y chemine
entre des parois verticales jusqu'au Pont de Brogny (440m). Le Fier
s'attarde ensuite dans la plaine alluviale d'Annecy, formant des bras
temporaires et constituant ce qu'on appelle les "Iles du Fier"
où il reçoit le Viéran.
A la sortie d'Annecy, il
reçoit, au Pont de Cran, le Thiou, émissaire du lac. Ce
canal, peut être creusé de mains d'homme, est aujourd'hui
transformé entièrement en une cascade de biefs d'usine.
Puis le Fier pénètre à nouveau dans la molasse, et
s'étale pendant 2 kilomètres environ dans le "Pré
du Seigneur" entre le Bois du Poète et la colline qui porte le
château de Montrottier. On arrive ainsi aux fameuses Gorges du
Fier. Puis il s'encaisse pendant 2 ou 3 kilomètres entre des
falaises molassiques, débouche sur la plaine de Rumilly
où il reçoit le Chéran.
Le Fier débouche
dans le Rhône au Sud de Seyssel à la côte 252,
après un parcours de 67 kilomètres. |